"Variations Le Corbusier", exposition collective avec Jennifer Douzenel à CARROS
Exposition du 5 mai au 27 septembre 2015 Œuvres de Michel Aubry, Neal Beggs, Lieven de Boeck,Ulla von Brandenburg, Martin Caminiti, Jennifer Douzenel, Ibai Hernandorena, M/M Paris d’après Pierre Huyghe, Renaud Layrac, Isa Melsheimer, Stéphanie Nava, Eve Pietruschi, Anne et Patrick Poirier, Stéphane Protic, Emmanuel Régent, Amandine Rousguisto, Julião Sarmento, Mathieu Schmitt, Isabelle Sordage, Xavier Theunis, Xavier Veilhan, Tomoko Yoneda Maquettes de Tadao Ando, de la Haute École des sciences appliquées de Zürich (ZHAW), et des écoles, collèges et lycées des Alpes-Maritimes
Commissaire : Éric De Backer
Vernissage Samedi 6 juin 2015 à 11h30 CIAC — Château de Carros Place du Château 06510 Carros (Village)
Jennifer Douzenel / Phénomènes Poétiques, 2015 Julie Crenn — Livret d'exposition
« Ma vie tout entière est vouée à l’enregistrement des phénomènes poétiques surgissant à ma portée. Je me nourris, je m’alimente. Je suis vigilant, je veille, je suis ouvert, sympathisant, réceptif. Le monde dans son impassibilité éclate partout en évènements poétiques : poésie de la machine, de la raison ? Bien sûr ! Mais aussi poésie du soleil, des saisons, et des drames de la vie et des batailles que se livrent partout les énergies tendues. Je vois, j’enregistre. » Le Corbusier, « Quel rôle joue l’esprit poétique ? »,1932.
Avec sa caméra, Jennifer Douzenel part à la rencontre des phénomènes poétiques dont parle Le Corbusier, des moments de grâce que l’artiste nomme des petits miracles. Dans un livre, lors d’une conversation ou d’une balade, la recherche et le hasard la mènent toujours vers un phénomène, ici et ailleurs, dont elle souhaite restituer une part, une image mouvante. Alors, le voyage joue un rôle moteur dans son processus de création. En véritable exote, elle s’engage vers un paysage, une culture, une histoire. L’artiste filme en plan fixe, nous observons avec elle des micro-évènements dont elle extrait quelques minutes. Le mouvement est donné par les éléments naturels, par la présence animale ou bien humaine. En 2011, elle découvre le cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin. Face au cabanon, la Méditerranée, une lumière intense et les montagnes. Elle observe attentivement le paysage et comme souvent, de manière inopinée, le miracle surgit : deux parapentes s’élèvent et virevoltent dans les airs. Les corps ailés dessinent et sculptent le paysage. La lenteur de leurs mouvements bouleverse la dimension spatio-temporelle. Le temps semble se figer. L’artiste instaure un rapport au paysage qui s’apparente à celui du peintre (Caspar David Friedrich, Monet ou Cézanne nous viennent à l’esprit) : le plan fixe, le point de vue, la question du cadre, de la lumière, de la couleur et du dessin. Jennifer Douzenel prélève des fragments de paysages et de phénomènes imprévisibles. De ses voyages, elle rapporte des images du Divers. Ses petits miracles en traduisent la beauté, l’étrangeté, la richesse et la complexité.